Histoire(S)
Convertie par mon amie Delphine, je suis devenue une adepte des blouses de travail en lin du XIXe siècle...
Tu les collectionnes ?
Non, non, je les porte !
Comment vous décrire la chose ? Foin d'images piochées sur internet, car nous sommes bien loin d'un quelconque régionalisme ou folklore ensaboté. Les choses se portent tritouillées par mes soin, entaillées, ouvertes, raccourcies, teintées.
Que dire des petits détails ? Des splendeurs de micro-plis, d'une régularité d'horloger suisse.
De petits évents sur les côtés, des coutures renforcées.
Des matières à tomber, à la fois fraîches et chaudes, fluides et rêches, humides et sèches...
Anciens maîtres d'école, maraîchers des siècles passés, peintres d'atelier.
Telle ce jeu des sept familles aux couleurs passées qui a bercé mon enfance dardée de rayons centenaires, je porte la craie et le tableau noir, la plume et l'encre ; habillée par les choux pommés, les dahlias et la fraîcheur de la rosée ; parfumée de térébenthine, parée de l'onctuosité trempée des palettes colorées.
Et lorsque de ces transformations historiques restent de petits bouts esseulés, je ne peux résister à transmettre à ma progéniture un peu de l'histoire de ces blouses travaillées.
Alors je couds...
J'adapte, j'accomode.
Et de bas de chemise, la chose s'enjuponne. Transformant la blouse bise en jupe friponne...