Eternuements sous véranda
J'avais intitulé ce post, il y a quelques semaines de cela, "quintes et autres tchoum"...
Il faut dire que le rauque était à cet instant d'actualité, rompue que j'étais alors à l'exercice du "tonthétatilotétatoux".
La chose m'avait alors, au-delà de l'émerveillement, parue d'un abord trop frisquet. Je lui avais préféré celle de la chaleur d'un tapis de rosée...
Aujourd'hui, alors que la toux s'est tue, il est temps d'évoquer cette petite perle à mettre au titre des éternuements suédois et autres atchoumeries norvégiennes...
Oui, vous savez, ces blogs où même l'écriture se teinte d'une exotique blancheur.
Où des phrases comme "Idag i varje fall spritter det alldeles extra i mig, för i dag får jag besök av två tjejer som jag inte träffat på flera år, och tycker så mycket om! Sååå roligt!" tintent aux oreilles l'anguille fumée, le saumon sauvage et les fjords enneigés.
L'on y pense banalement neige et froid, glaçure et coins du feu.
Rien de tout cela.
Ces pays d'embrunts et de grésils recèlent d'étonnants intérieurs incroyablement lumineux.
*
Purs et distingués, clairs comme de l'eau de roche.
Cette lumière, conquise de haute lutte n'est pourtant pas l'apanage du temps, le pôle y est trop proche.
On le doit au blanc, à cette non couleur que l'on pense à tord sans accroche.
Et là où l'on imagine l'isba fermée, maison de bois calfeutrée.
L'on découvre que ce nord n'est pas si glacé, que l'air y entre même à grandes goulées.
Que le vert y a sa place, chauffé aux rayons d'un soleil dardé.
Et n'a rien à envier à nos étés sous les tonnelles à la lumière filtrée.
Entrez dans ce sublime univers des mots à clefs, où le blanc rejoint le diaphane et le lacté.