Boutons planqués
"Ze veux des couleurs fraisses" m'avait dit mademoiselle Toutou.
Ben oui, tient, ras le bol du gris taupe, du vieux rose et du parme, à bas l'hiver !
La commande était claire.
Alors, allons-y ma cocotte, on sort Monique et Henriette -respectivement ma surjeteuse et sa copine la machine à coudre-, on ouvre le placard à tissus, on laisse de côté le lin beige et le coton blanc (t'es sûre ? Woui, woui), on reprend le patron becasson maison, et celui de la robe à panier 1900 et hop !
Une robette rose à roses.
Et sa copine à coquelicots.
Et pour la partie haute...
Un patron C'est Dimanche, le fameux Oberweiden...
Sauf que sur le coup, je pense que je vais revenir aux basiques bécassons.
Parce qu'en ai juste bavé des ronds de chapeau sur la liaison col/devant. Le résultat étant à la limite du supportable : soit un truc à peu près potable d'un côté, mais avec une reprise moche de la doublure à l'intérieur. Et un machin baillant de l'autre, avec juste l'impression que j'avais dérapé en virage trop sec.
Bon, en en étant arrivée là où j'en étais, je ne pouvais décemment pas jeter la bête à la poubelle.
Du coup, on planque !
Voilà le pourquoi des deux boutons à fleurs, faut le dire...
Les Bisounours couturiers sont parfois des ratés planqués.
Mais ils sont frais, alors...
Qu'importe le flacon, vivent les boutons !