Miroir, mon beau...
Aller, hop, ce soir, on reste chez Narcisse !
Avec, en toile de fond, Linkmachin (ok, je sais pas l'écrire, mais vu que je sais pas le prononcer non, plus, c'est pas grave...). Vous savez, ce réseau social pro, où on affiche son C.V., ses compétences et tout et tout.
Bon, pas question ici de se raconter des trucs sur le dernier tricot ou la photo des petits. C'est pas Facedebouc ce machin. "C'est pour les pros". Un peu la différence, il y a quelques années entre ceux qui avaient le vieux Nokia (paix à son âme, quoique, j'en connais certains...) et le blackberry (paix à son âme aussi).
Ahhh, quand t'avais un blackberry, t'étais un pro. T'avais un machin qui te permettait d'écrire un roman sur un écran de malade, tu l'avais payé un bras, et t'avais l'air de quelqu'un.
Bon, moi, j'en ai jamais eu, j'avais le Nokia.
Mais attention, j'ai pu me la péter côté téléphone ! En 1995 (ouh, là, on remonte loin là...), j'avais THE truc qui te donnais l'air d'un ministre. A savoir, le téléphone satellite, qui pesait 20 kg, et que je baladais de chantiers en chantiers, histoire de prévenir qui de droit si jamais je me recevais un coup de pelle au fond de mes trous.
Bon, déjà, je l'emmenais pas au fond des trous, vu que la terre, c'est pas toujours compatible avec la technologie, la pluie, et autres joyeusetés de terrain.
Ensuite, une fois, on a fait un test avec le responsable sécurité. Ben ouais, y'avait un responsable sécurité. Autant vous dire qu'il ne savais pas trop quoi faire face à nos têtes de déterrés enfouis au fond des tranchées. A part prier quelques fois... Ou venir prendre l'apéro. Ça, c'était souvent.
Bref. Voilà qu'on compose le 18, à savoir les pompiers, pour savoir si le téléphone marchait bien, que vu que le satellite c'était loin, et qu'avec ces nouveaux engins, y'avait des chances qu'on se retrouve connectés aux firemens new-yorkais ou au chaipasquoi djakartiens.
Et ben c'était pas loin.
En direct de Chabrillan, riante commune de la Drôme, on sort la valise, on déplie l'antenne, et on fait le 18.
Tutututututu...
Pompiers du Rhône bonjour !
Rhaaa, la rigolade ! Moi, d'une voix flûtée : "alors voilà, monsieur le pompier, on est dans la Drôme, et je fais un test sécurité. Je viens de faire le 18, et visiblement, je tombe sur vous. Du coup, comment on fait ? Vous affrétez un hélico parce que je viens de me fouler le petit doigt ou vous appelez les pompiers de la Drôme pour moi ?". Le pompom, très gentil au demeurant m'a répondu d'une vois mâle : " ah ben non ma petite dame, dans ce cas là, si vous avez un souci, vaut mieux appeler d'une cabine."
Ok, ok, je sors, ça nous a valu un deuxième apéro.
Bon et sinon, Linkemachin ?
Ah, oui, dans la suite des selfies et de mon observatologie en rapports humains, j'aime bien regarder les photos des personnes que me propose Linkbidule sur la page "les connaissez-vous ?".
Parce que ça en dit long une photo, ça vous raconte en deux coups de cuillères à pot.
D'abord, y'a un truc, c'est que TOUTES les femmes sourient. Ou presque. Sauf si c'est des designers, des artistes plasticiens ou des photographes (oui, Linktruc ne me racole pas sur des bouchers-charcutiers, je fais plutôt dans l'architecte, le design manager, l'artiste, le paysagiste). Ça doit être un truc spécial. Quand tu bosses dans le design, ou l'art contemporain, ta photo doit être en noir et blanc, et tu dois faire la gueule. Sinon, les photographes ne montrent souvent qu'un oeil ou un bout de leur anatomie (si je vais sur leur page, ils montrent le reste ? Demain, j'enlève le bas...). Pour les hommes, y'en a qui ont fait un effort et qui essayent, je dis bien essayent de sourire. Ça donne des trucs genre "j'ai une tête de psychopathe, mais je m'asssume".
Dans le domaine du jardin, j'ai le top ingénieur qui a fait des études de malade, qui pose sur fond vert (ou des fleurs si c'est une fille), avec du bois clair. Ca fait "j'ai installé des toilettes sèches dans ma maison d'Indre-et-Loire", c'est souvent réussi, ça fait envie.
Non ?
Ben pourtant, elles sont trop cool ces toilettes sèches...
J'ai aussi, dans le registre hortésien, monsieur Dutrognon, conducteur de travaux, (je déforme à peine) qui a demandé à son fils Kilian de faire une photo de lui sur le canapé, un samedi soir, au flash, après deux bières, un paquet de chips et un OL-PSG. Je sais pas si je lui confierai mes oeillets.
Sinon, la photo qui a allumé ce texte qui l'est tout autant, c'était celle d'un monsieur très chic, mit particule et gros poste dans très grosse boite. Ce monsieur, l'oeil un chouille entre le navré et l'ému, tourné de trois quart, doté d'un magnifique gilet de soie tourterelle s'est fait prendre en photo en train de se faire nouer la cravate.
Rhooo... Bon, je dis ça, je dis rien... Mais quand même.
J'imagine, prenons le premier degré, que c'était au mariage de son fils Kevin (oui, Kevin, j'aime bien les contrastes. "Kevin de", ça le fait). L'homme est heureux, son fils épouse la ravissante Mandoline Dutrognon (fille du conducteur de travaux). Elle n'a pas inventé l'eau chaude, mais son père entretient divinement le jardin. "Et puis Kevin est heureux, c'est le principal. De nos jours, il faut être moderne, c'est déjà bien qu'il l'épouse, au moins, il assume ses responsabilités". Bon, Marie-Charlotte fait un peu la gueule, surtout que Madame Dutrognon a quasiment le même ensemble qu'elle, mais de chez Zarza, en jaune canari. "C'est ridicule ce jaune canari, on dirait un poussin sur un jaune d'oeuf".
Bref, malgré le jaune canari, l'homme est heureux. Et se fait prendre en photo par sa fille Cressida (oui, c'est laid Cressida, mais ça vient d'une arrière-grand mère kurde, vénérée dans la famille, très proche, c'est peu dire, du Prince de Montenegro).
Pour la photo, malgré l'oeil ému, le sourire est coquin, voire un peu égrillard. DSKien, avec du chien.
Ce sourire là attire le mien. Parce que la personne qui noue la cravate, et ben on la voit pas. Et que du coup, elle dit quoi cette photo ? Je sais, pas, j'ai des visions d'antique, de drapés qui dissimulent l'intime. De servilité, un peu, de "je suis un incompétent, je sais même pas faire un noeud de cravate". Pour un grand ponte d'une grosse boite, elle est un peu trop... Trop. Y'a des chargés de com qui devraient regarder Linkbidule.
Voilà, voilà, le pauvre monsieur, dont je tairai le nom et ne montrerai pas la photo doit avoir les oreilles qui sifflent, je m'en excuse en pensées. Si ça se peut, il est charmant. Et moi,j'AméliePouline un peu trop...
Aller, pour me faire pardonner, un joli Narcisse.
Et ma photo à moi sur Linkmachin ? Ben je suis une fille...
Alors je souris. Cheeese !