Boeuf en daube
La douce vie de l'auto-entrepreneur...
Où l'art de se faire balader.
Figurez-vous que dans nos chers RSI, et bien, la lecture est parfois en option. C'est ainsi que la douce main qui saisit mon attestation il y a quelques mois de cela, confondit joyeusement les chiffres énoncés.
En plus, cela va de soi.
Me voilà donc partie dans les arcanes matrixiennes des services, alertée à la limite de l'appel d'huissier.
Passons sur la musikachier de l'accueil, sans doute recommandée par divers ORL en mal de tympans brisés.
Passons ensuite sur la charmante dame, qui d'une voix assurée me rassura sur la chose " je corrige l'erreur, n'ayez aucun soucis".
Rassurée, je raccrochais avec l'impression du devoir accompli.
Hélas, trois fois hélas, la dame devait avoir des haricots sur le feu, ou un ouvrage en cours...
Car me revoilà aujourd'hui à nouveau repartie sur les chemins du "nous allons donner suite à votre appel".
Rhhaa.
Lorsque la nouvelle petite dame obtenue ce jour au du bout du fil me dit "heu, j'ai peur de vous dire une...". Une quoi ? Une konnerie ? Ah, c'est ça ? J'envisageais rapidement les solutions à venir...
Aller piquer la grue de Gilbert, le monsieur qui travaille en face, et à l'aide d'un mégaphone, appeler France 3 pour hurler ma bonne foi. Ou alors ronger le dernier ongle qu'il me reste et prendre ma patience à mon cou.
Vu que je ne sais pas encore ce que je vais faire comme diner ce soir, je choisis la patience.
La dame me donne alors, après moult attermoiments, le numéro de "la plate-forme concernée".
"Plate-forme", mwouiii. Je les imagine, en mer du Nord, téléportées par hélico, en 3/8, le gilet rouge en caraco "RSI bonjouuur, votre numéro de sécu".
Je compose donc le numéro donné. J'y suis depuis déjà 1/2 heure. Et là, j'entends, "Plate-forme Languedoc-Roussillon, ne quittez pas, nous allons donner suite à votre appel".
Arghh !
Crotte alors.
La première dame ne savait pas lire.Ok
La deuxième passait là par hasard, elle a répondu. Cela dit, elle était gentille.
Et ben la troisième a juste du sauter les cours de géo.
Paske Lyon, je t'esplique dame du RSI, c'est en Rhône-Alpes, si, si, je t'assure.
Qu'est ce que je fais ? Je hèle Gilbert le grutier ?
Bon, là-dessus, finalement, je tombe sur la plate-forme concernée.
Une choupette mal-embouchée chipote sur mon premier appel : "c'était le 2 septembre, hein, pas y'a trois semaines". Ouais, ok, si tu veux ma cocotte. Mais à la rigueur, qu'importe le flacon, moi je veux juste faire passer l'information. Toujours mal-embouchée, la dame s'empètre dans ses explications.
Le plus simple serait de dire "ben oui, on s'est trompé". Ben non, là-bas, ça se fait pas. C'est forcément ma faute à moi.
Ok, après les haricots sur le feu, l'ignorante, et la nulle en géo, je tombe sur un mur.
Telle Jeanne d'Arc face à la perfide Albion, je sors l'arme suprême : demander au petit chef de me passer son chef.
Je demande immédiatement son nom à la dame. Histoire de bien lui faire comprendre qu'on rigole plus là, et que du haut de ma grue, je la vois en train de se mordre les doigts.
Du doux nom de Claire, la dame, d'un ton assuré m'énonça fermement "c'est en cours de traitement".
Ah.
Je n'en saurai pas plus.
Ah si, je sais maintenant que je dois me fendre d'une belle lettre, que je recommanderai, cela va de soi, fôte de quoi, elle risque de se perdre hein... Pour expliquer au gentil RSI que ce serait bien de prendre dans leur service des gens avec un chouille d'éducation, et sachant lire, si possible.
Résultat des courses (du soir ? Naannn, je sais toujours pas) : 1 heure perdue et pendue au téléphone, pas de réponses, des euros flanqués par la fenêtre à coup de "nous allons donner suite", et une belle lettre à faire, et à payer.
Bon, je crois que je vais faire une daube ce soir moi... Ou du pigeon. Parce que bon, en théorie, les poussins, ça se mange pas hein ?