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*** Nain.de.Jardin ***
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9 novembre 2015

Et après ?

Ben oui, tient, et après ?

Et après avoir pris 12 miyon de clichés aux archives, qu'est ce qu'on fait ?

Alors sur le papier, c'est simple. L'historien passe sa semaine à son bureau, à retranscrire les documents qu'il a trouvé, en toute quiétude pendant ses 8 heures réglementaires, voilà, voilà. Petites pauses resto, café mit collègues, papotage, et tout le tintouin qui va bien.

Mais ça, c'est la théorie...

Chez dame Nain, vous l'aurez compris, il n'existe rien de tout cela. L'exercice relevant plus parfois de la haute voltige en direct que de la tranquillité administrativement correcte.

A savoir que déjà, côté horaires, c'est juste n'importe quoi. Vu qu'ici, mon bureau, c'est aussi mon chez moi.

Vous me direz, c'est pratique.

Ben oui et non.

Parce que bosser chez soi, cela suppose de fermer toutes les écoutilles, d'opter pour une discipline de fer, d'être hyper réglo sur les horaires.

Mouaaahhh, mort de rire. Rien qu'à l'écrire.

C'est qui qui bosse encore à 2 heures du mat, en sachant que son lit est de l'autre côté de la cloison ? Et ben c'est bibi ! Ça, dans un bureau normal, ça se fait pas, c'est dit. Quand on bosse à la maison, par définition, c'est tout le temps. Pas de répit pour les braves.

Et dans la journée du coup ?

Ben tient, on va prendre aujourd'hui. Pas mal aujourd'hui les horaires et lieux de boulot.

Premier constat : il était dit qu'on allait en chier en peu. Vu que le pneu de mon vélo a décidé de rendre l'âme de bon matin, le vilain.

Or, le vélo, c'est la vouature de dame Nain.

Allons-y donc, c'est parti pour un accompagnage de minous en transport en commun, bondé à la mauvaise heure, joie bonheur dans les coeurs. Après, retour en métro genre panier de chats, même combat. Cela dit, des années de pratique aidant, maintenant je sais. Je sais qu'il faut que je monte en dernier, quitte à faire des amabilités :

- "Allez y, je vous laisse passer.

- Non, non, c'est bon, je vous en prie, montez.

- Vous êtes sûre ?

- Woui woui, je suis sûre." (t'ain, dépêche, les portes vont se refermer....)

La petite technique en question m'évite de me retrouver à brandir mon sac à main telle une Jeanne d'Arc du Métroplitain pour éviter l'haleine pas forcément amicale de mon prochain à effluves animales. Du coup, tant qu'à faire, tant qu'à se coller, autant que ce soit le dos tourné, le regard au loin, le nez scotché sur le couloir emmuré. Là, au moins, je respire à peu près.

Les loulous, eux, sont placés plus bas, c'est déjà ça.

Éjection quelques arrêts plus loin. Respiration. On finit à pieds.

Après, je reviens.

Café, ordi, 2 heures de dispo.

Ben oui, deux heures, parce qu'après, faut juste à nouveau reprendre le métro.

Et aller chercher le milou doté d'un dentier type centrale nucléaire, et le conduire avec célérité chez l'orthodontiste pervers.

Ben ouais, pervers. Qui pour vous punir d'avoir raté le dernier rendez-vous du mercredi, vous en colle un bien gratiné à midi.

Le minou psychote : "et si je n'ai pas le temps de me brosser les temps ? Je vais me faire jeter". Ouais, bon, c'est plutôt moi qui me fait jeter. Par l'assistante dentaire, qui, heureuse de pouvoir se lâcher un peu, revient deux fois pour vous dire que l'apprentissage du brossage de dents, c'est pas fait pour les chiens ni les orang-outangs. Le tout avec un regard lourd de sous-entendus, cela va sans dire.

Enfin, ça, c'était la dernière fois. Là, le minou a tellement eu peur que sa mère se fasse encore regarder de haut qu'il a passé 10 minutes à frotter frénétiquement ses quenottes métallisées.

Point de reproches cette fois-ci donc, tient, c'est étrange. Faut croire que la journée n'est pas encore assez avancée au baromètre d'énérvement de l'assistante dentarisée.

Et qu'est ce qu'elle fait dame Nain, pendant que le jeune homme se fait tripoter les dents ? Ben elle bosse ! Elle a ouvert son ordi sur ses genoux, et elle retranscrit. Décalage certain, voire un certain décalage entre deux "ELLE" et un "GALA", et les archives remises à plat. Voilà voilà.

On repart avec le minou rassuré, re-métro. Moins plein au moment du restau.

Arrêt crunch à la boulangerie du coin. Et reposage du minou à l'école.

Bon, après, le Nain n'ayant pas pour propension à naviguer toute la journée en transport à communauté, et qu'il doit bosser, il se pose.

Alors, alors, où est-ce que je vais bien pouvoir aller ?

Au départ, j'avais prévu la bibliothèque du quartier. Mais, crotte, c'est lundi, et c'est fermé.

A la bibliothèque de la Faculté ? Un chouille loin. Allons-y pour une deuxième boulangerie. Un café, et l'ordi ouvert à côté.

Sauf que bon, les boulangeries, ça peut sentir bon, ou pas. Et qu'en plus, y'a rien où brancher mon ordi choupi qui, lui, commence à crever la dalle.

Evacuation de la boulangerie, en quête d'un rade électrifié. La salle d'attente de la gendarmerie ? Ca pourrait être fun. Entre deux affiches sur l'agression et des prospectus sur le vol de brugnons. Sauf qu'il me faut juste un peu de concentration, et que sur ce coup là, je suis pas sûre que ça le fasse. "et vous l'avez vu votre agresseur madame Dutrognon ?".

Non, pas la gendarmerie.

La salle d'attente de la sécu ?

Si je passe les videurs, ça peut être une solution. Sauf que si je sors le bout de la queue d'une prise... Non, on y pense même pas. Et en plus, je risque de recroiser Jean-Pierre, qui, lui, sait parfaitement bien ce que c'est qu'une vie de bourreau. J'ai beau retranscrire la Terreur, autant éviter la mienne.

Le troquet du coin alors ? On tente. Le monsieur m'indique une prise à côté des wawas. Hum, joie bonheur, je prends, vue l'heure. Et branche mon ordinateur.

Après, côté concentration, on repassera. Entre les relents de petits blancs (franchement, ça sent la croquette), les blagues de comptoir et la vie édifiante du charcutier du coin, pas toujours évident de se plonger dans les comptes d'André Thouin.

Mais qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse, et j'attaque les comptes-rendus de Conseils Municipaux du XIXe avec joie et liesse. Ben oui, je passe de la Terreur à l'horodateur, sinon, ça lasse...

16 h 20, paf, le chien, quittons ce rade hospitalier à atroce café (rarement vu pire...) pour nous relancer dans la récupération enfantine, et  le métro bondé...

Goûter...

Et là, tu fais quoi ?

Ben c'est 21 h 00, alors du coup, je bosse !

Rhhhhaaa... Et un bureau ailleurs ? Ça serait pas le bonheur ?

Naaaannnn !

Ma liberté a parfois des goûts forts en café, voire des relents de petits blancs limés, mais tant qu'à rester dans l'agrume, bricoler en histoire, c'est toujours jubilatoire...

Alors...

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Commentaires
F
Moi je n'ai pas les inconvénients de la ville, pas de transport en commun. Mais vivre à la campagne avec une seule voiture quand on est deux à en avoir besoin, c'est pas toujours coton coton. Et travailler à la campagne chez soi, c'est pas toujours évident non plus, surtout lorsque les emplois sont au nombre de deux et pas obligatoirement compatibles entre eux et avec ceux du mari. Mais bon, à part cela, je serais bien incapable de retourner dans un bureau, avec des horaires fixes et un patron qui ronchonne. Le grand, très grand bonheur, c'est que j'ai appris à vivre non plus selon des horaires, mais selon la saison, le temps. Les weekends, on ne connaît pas sauf en hiver parfois, mais quand d'autres sont bloqués dans un immeuble horrible alors qu'il faut beau dehors, je peux me payer le luxe suprême d'une petite heure en forêt ou dans les marais. Quand d'autres avalent leur café dans un affreuse petite cuisine sans fenêtre, je sirote mon thé en regardant les arbres pousser et les papillons dans mon jardin : Alors j'ai l'impression qu'il faut toujours beau. Et ça franchement, ça à un goût de liberté inimitable !
C
Tiens, on repense à Jean-Pierre et à son bureau accueillant ! C'est le petit frisson de l'intrépide : être soi-même et travailler dans les bureaux de la sécu...<br /> <br /> Ta vie est dédiée à l'anti-routine...<br /> <br /> Joyeuse journée.
M
alors moi j'ai la double peine: je bosse la journée au boulot, j'arrive le soir transpirante sur mon vélib à 19h30, je gère diner-devoirs-solfège-signatures de carnets, j'étends une petite machine... et à 21h: je me remets à bosser chez moi!<br /> <br /> elle est pas belle la vie?<br /> <br /> allez, heureusement qu'on a Buffon pour nous remonter le moral!
S
oui je comprends bien la chose, bien et pas bien à la fois.. en plus la plus part du temps les autres, amies/amis et famille pensent que tu ne bosses pas puisque c'est chez toi !!! elle est pas belle la vie.... les travailleuses et travailleurs à domicile sont des affabulateurs !!!!! yes ..... grrr<br /> <br /> bisous sylvie
L
Le bureau à la maison j'ai connu... Avec la table du salon que l'on repris aux heures ouvrables et que l'on déplie pour recevoir les copains les soirs de week-ends, le téléphone qui sonne pas celui réservé à la famille et aux potes, non ! l'autre ! celui réservé aux "clients" ... et ce quand vous êtes sous la douche avec du savon plein les yeux, les horaires farfelus parce que la journée on peut même aller chez les coiffeur, oui mais il faut rattraper le retard accumulé et donc continuer à bosser à 2 h du mat ' ... Bref ! le bureau à la maison c'est plus d'heures et c'est surtout du "non stop" avec des frontières entre boulot, vie privée et loisirs assez poreuses. Comme celles entre la Turquie et les îles grecques ... Mais ça c'est une autre histoire !
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