Ré-so-lu-tions !
Et toi, t'as des résolutions ?
Ben oui, je vois poindre ça à tout bout de blog : les fameuses résolutions de la rentrée...
Alors bon, déjà, moi, le calendrier, en lattes ou pas, je maîtrise moyen. L'axe de vue est assez limité. Une semaine, c'est une semaine, après, on verra.
Bien sûr, j'ai des calendriers, des agendas, des rendez-vous à 6 mois, je suis pas complètement neu-neu non plus, mais prévoir à plus d'1 mois, pour moi, c'est de la haute voltige en hautbois.
Et pourquoi ça tient ?
Ben d'abord, parce que je suis pas toute seule à faire le calendrier non plus. L'étude machin, on a beau dire qu'elle va commencer, tant que le comptable Bidule ou la secrétaire Trucmuche ne sont pas revenus, au choix : de leurs vacances, de leur cure, de leur mission en Ousbekistan-les-Petits-Oignons, ou de leur stage de bas-breton (rayer les mentions inutiles), et ben c'est pas la peine de planifier. Parce que c'est eux qui doivent signer. Ben oui. Et si y'a pas de signature, y'a pas de chantier non plus. Là-dessus, je suis vaccinée.
Après, y'a les impondérables. Va savoir, on peut toujours se faire écraser par un camion poubelle demain en allant chercher le pain.
Bon, ok. Une fois que t'as dit ça, c'est foutu, tu fais plus rien non plus...
Meuh non... J'ai pas dit ça.
En définitive, ce que j'aime le plus dans cette histoire, c'est l'abandon.
Le rapport au monde.
Prenez la réunion supra-chiante prévue depuis 3 mois. Qui va vous faire traverser la France en Micheline, 5 heures aller, 5 heures retour, tout ça pour causer 2 minutes et apprendre, pour finir, 6 mois après, que y'a plus de crédits pour faire l'étude... Celle-là, j'y pense, j'y pense, j'y pense... (je suis spéciologue en mantras à réunion chiante). J'attends pour prendre mon billet de Micheline, j'attends, j'attends, j'attends... Et PAF ! L'avant-veille, coup de fil catastrophé du cabinet du Maire : il doit aller à l'inauguration de la fête du saucisson, c'est crucial pour la ville, et du coup, ben, on est désolés, la réunion est annulée...
Joie, bonheur dans les coeurs !
Si en plus, on me dit que finalement, on va faire une conf-call (un joli mot pour dire qu'on va causer au téléphone à plusieurs sans avoir à se taper Micheline), alors là, double joie et bonheur dans les coeurs.
Parce que le réseau ferré français a beau avoir évolué, l'odeur de la banane et de l'oeuf dur, elle, non. Et que rien qu'à l'idée de partager, l'oeil dans le vague, avec mes autres collègues en train 5 heures de pique-nique, de "Kévin, vient ici", de "Allo, mais oui, je suis dans le train !". Tout ça pour 2 minutes de parlotte, ben, comment dire...
Cela dit, ce qui marche en mantras opposés marche aussi en mantras désirés. Pourvu que ça marche, pourvu que ça marche, pourvu que ça marche... Ça marche aussi. Et c'est toujours plutôt réussi.
Si donc on peut modifier la matrice, voire empêcher la motrice, autant ne pas tout planifier non ?
Bon, et puis ces histoires de résolutions, c'est pour les gens qui savent s'arrêter. Qui savent prendre des vacances, des week-end, se poser. Se dire "aller, à la rentrée, je fais du vélo à pied, ou de la mobylette en chaussette". Mais quand on est doté d'un cerveau qui ne s'arrête jamais... Comment on fait ?
Ben on fait tout le temps, on cogite 24/24, et la planification se fait toute seule. Comme un puzzle de 10 millions de pièces qui ne finit jamais.
Enfin jamais, faut faire gaffe aux camions poubelle quand même...
Du coup, les wacances, ça revient à faire quoi ? Ben à bosser, puis visiter. Des machins patrimoniaux si possibles, ce qui veut donc dire bosser. Bouquiner, oui, mais ça fait cogiter aussi. Jardinier, tient tient, on est encore dans le pro sur l'horto. Herboriser, pareil. Bref, on bosse, du soir au matin, des oreilles aux orteils.
- "Ben alors, t'as qu'à aller au club Med, et pis c'est tout. Là, t'es sûre que tu seras loin de tout".
Ouais, sauf que là-haut, ça l'arrête pas ces histoires là. Club Med ou pas, cogiteur il est, cogiteur il reste. Je trouverais bien toujours moyen de me faire une petite observation en buffet à boules comportementale ou des recherches sur la géologie locale. Allez savoir. De toutes façons, j'ai pas essayé...
Du coup, les résolutions ? Ben... Ah, si, une : les loulous étant à la cantoche à partir de lundi, je vais pouvoir aller aux archives jusqu'à plus soif jusqu'à vendredi.
Trop de bonheur.
Et sinon, pour les autres résolutions, vous l'aurez compris, je m'en bats un peu le pompon, c'est dit.